dimanche 23 septembre 2012

Bienvenue dans la capitale de la Bucovine



Tchernivtsi - nom de la capitale de la Bucovine - résonne comme celui d'un fantôme dans la mémoire européenne. Adossée au versant oriental de la chaîne des Carpates, la ville se trouve aujourd'hui en Ukraine, tout près de la frontière septentrionale de la Roumanie. Au cours du vingtième siècle, les intellectuels, les médecins, les écrivains et les poètes de renom de Tchernivtsi se sont éparpillés à travers le monde, mais ils ont su transmettre à leurs enfants, petits-enfants le souvenir d’une ville où il faisait bon vivre ...
Tchernivtsi est une ville cosmopolite où se côtoient plusieurs nationalités, d'où une tradition de tolérance et d'ouverture qui a favorisé le commerce. Les anciens habitants de la ville parlent facilement ukrainien, russe, allemand, polonais et roumain.

Comité d'initiative de l'Alliance Française
Manifestations culturelles principales organisées par le CIAF de Tchernivtsi: 
  • organisation de la conférence scientifique internationale „Paul Celan et Tchernivtsi” 05-06 juin 1998 (Ambassade de France en Ukraine, Ambassade d`Allemagne en Ukraine, Institut Goethe en Ukraine) ; 
  • organisation de la table ronde „Tchernivtsi – comme topos de la culture juive” 30 octobre 2003 en collaboration avec l'Institut français de Kyïv et avec celui de Iaşi (Roumanie), 
  • concerts et spectacles des artistes français: ”One man show„ animé par R.Goldwasser (2003), 
  • concert du groupe musical polonais de Sopot avec son programme „My Blue” basé sur les textes du poète juif de Tchernivtsi Itzig Manger (2003), 
  • concert du chanteur Marc Vincent (2004),
  • spectacle du comédien A. Saribekyan „Il est bien tard, M. Toulouse-Lautrec”(2005); 
  • festivals de cinéma français (en 2004 – 2006); 
  • l'exposition de photos de Philippe Doisneau (22-28 mars 2007, Musée des Arts de Tchernivtsi); 
  • exposition „Jeunesse d`un élan glorieux” consacrée à Paul Celan organisée avec le concours du Centre Paul Celan auprès de l`ENS à Paris, dans le cadre de la célébration de 600 ans de la ville de Tchernivtsi; 
  • concours de guides touristiques des villes d`Ukraine (2008), le guide touristique de la ville de Tchernivtsi en français a été installé sur le site de la Mairie et du CFDF de Lviv; 
  • participation au projet „Méridian du cœur” avec la projection du film „Le Retour” consacré à la vie de P.Celan à Tchernivtsi, ce projet a été réalisé à Paris au Centre Culturel ukrainien en 2008; 
  • organisation des différents concours: „Dix mots”, „Meilleure nouvelle en français”, „Plume d`or”, „Meilleur film amateur”, „Traduction d`une poésie du français en ukrainien (en collaboration avec l`Ambassade du Canada en Ukraine)”.
Découvrir Joseph Schmidt






mardi 17 avril 2012

jeudi 27 octobre 2011

Francophonie à Tchernivtsi

Le 21 mars, dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la Francophonie, les étudiants de la faculté d'histoire, de politologie et de relations internationales de l'Université de Tchernivtsi ont participé au concours des connaisseurs de la langue française La Plume d'or. Les meilleurs travaux des candidats sont envoyés à Paris.
Le comité d'initiative de l'Alliance Française de Tchernivtsi a une longue tradition de la participation et surtout des victoires dans ce concours international: 2 lauréats en 2003, 7 lauréats en 2005, 3 lauréats en 2006, 3 lauréats en 2007, 3 lauréats en 2011.

dimanche 16 octobre 2011

Vie culturelle

03.11.2011

Concert à la Philharmonie du pianiste français François Dumont dédié au 200-ème anniversaire de Franz Liszt .


Né en 1985 à Lyon, François Dumont est Lauréat des prestigieux Concours Chopin de Varsovie et Reine Elisabeth à Bruxelles. Il a également remporté le Premier Prix du Concours International Jean Françaix et le Premier Prix à l'unanimité du Concours Steinway, il est lauréat des concours Perlemuter, Clara Haskil, Hamamatsu au Japon et Piano Campus. Il a obtenu le Grand Prix de Piano de la Spedidam, le prix "Déclic" de Cultures France. Il est Lauréat de la Fondation Banque Populaire et a reçu le Prix de la Fondation Charles Oulmont 2008 (sous l'égide de la Fondation de France).

Il est admis à l'âge de quatorze ans au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où il travaille avec Bruno Rigutto et Hervé Billaut. Il se perfectionne auprès de personnalités aussi diverses que Murray Perahia, Menahem Pressler, Leon Fleisher, Dmitri Bashkirov, Paul Badura-Skoda, Pierre-Laurent Aimard, ou Fou Ts'ong, dans le cadre de la série Piano**** ou de l' Académie Internationale de Côme en Italie.

Il a enregistré l'intégrale des Sonates de Mozart, disponible sous le label Anima Records. Cet enregistrement, salué par la critique pour "son éloquente inventivité, sa libre imagination, la science de l'architecture et un toucher perlé qui confirme une maturité rare", vient de recevoir la récompense "Maestro" de la revue Pianiste.

Dès 2000, François Dumont est se produit avec orchestre en France ( à Paris, Lyon, Caen, Montpellier, en Corse), en Belgique (orchestre national de Belgique, orchestre de chambre de Wallonie), au Japon (Tokyo Symphony) aux Etats-Unis (Fortworth symphony), en Suisse (orchestre de chambre de Lausanne, direction Jesùs Lopez-Cobòs), en Allemagne (orchestre de Trêves) et en Lettonie (orchestre symphonique de Liepaja) dans des concertos de Mozart, Beethoven, Chopin, Schumann, Tchaikovsky, Rachmaninov, Poulenc... ainsi que les Concertos pour 3 et 4 pianos de Bach avec Bruno Rigutto. Il s'est produit avec l'orchestre de Cannes sous la direction de Philippe Bender dans les Sept Haïkaï de Messiaen.

Passionné de musique de chambre, il a donné aux Etats-Unis l'intégrale des sonates pour violon et piano de Beethoven avec Stéphane Tran-Ngoc. Il joue en duo avec Julien Szulman, notamment pour Radio-France, et avec la soprano Helen Kearns, pour la radio suisse-italienne à Lugano. Il se produit également avec le Quatuor Debussy, notamment dans le cadre de la Société de Musique de chambre de Lyon.

François Dumont fait partie du Trio Elégiaque (avec Virginie Constant et Laurent Le Flécher). Leur premier enregistrement pour le label Triton, un disque Messiaen - Dusapin (Première mondiale) a été récompensé par un Diapason d'Or. Le Trio Elégiaque a assuré avec succès la création du Quatrième Trio de Nicolas Bacri (qui leur est dédié) dans les salons des Invalides, à Paris. Leur prochain disque, consacré à trois compositeurs russes (Arensky, Rachmaninov, Rimsky-Korsakov), sortira prochainement chez Triton.Le Trio Elégiaque donnera l'intégrale des trios de Beethoven à l'Opéra Comique en 2011.

François Dumont a joué au Théâtre du Châtelet, Salle Gaveau, à l'auditorium de Lyon et dans de nombreux festivals : Festival d'Auvers-sur-Oise, Festival Chopin à Bagatelle, Nuits du Suquets à Cannes, Festival de Radio-France Montpellier, Festival Polignac, Festival de Sully-sur-Loire, Festival de la Meije... Il se produit dans les Grands Salons de l'Hôtel de ville de Lyon à l'occasion du concert de clôture de l'Association Chopin de Lyon.

Il donne des récitals en Allemagne, en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Irlande, aux Etats-Unis, en Lettonie, en Slovénie, en Syrie, au Brésil et au Mexique. Il participe régulièrement à des émissions radiophoniques, notamment "Dans la cour de Grands" de Gaëlle Le Gallic.

Il s’est récemment produit à la salle Pleyel, dans le cadre de l'intégrale Chopin organisée pour le bicentenaire par la Société Chopin de Paris.

jeudi 21 juillet 2011

CARRIÈRES EN FRANÇAIS


Yves Montand de Koloméa

Professeur de français, chercheur en littérature française, président de l’Alliance française, adorateur et interprète de la chanson française, fin connaisseur de la langue et de la culture françaises – toutes les vocations de Taras Ivassioutine ont un mot-clé commun – « français ». Durant cinquante-cinq ans le français est « son ami fidèle qui ne le trahit jamais »

Au début des années cinquante quand Yves Montand crée le one-man-show en France, en Union soviétique Nikita Khrouchtchev dénonce «le culte de la personnalité» de Staline et initie un vaste mouvement de reformes agricoles, dans une petite ville de la Galicie un gamin de 10 ans entend pour la première fois des mots en langue plutôt étrange qu’étrangère – la langue française. « Il a eu un coup de foudre entre moi et le français », – dira-t-il plus tard quand on lui sollicitera sans cesse l’origine de son français excellent.

Au dernier étage du majestueux bâtiment de l’école primaire pour les garçons doués de Koloméa le petit Taras Ivassioutine saisissait comme une chance chaque mot de son premier professeur de français Anna Oustymivna. En écoutant cet enfant aux pieds nus réciter sa leçon, pouvait-elle savoir que dans l’avenir il deviendra lui aussi professeur de français, chef du département, doyen adjoint de la faculté des langues étrangères à l’université ? Voyait-elle en ce garçon déchiffrant ses premières lettres dans les livres en français le futur chercheur, docteur ès lettres, auteur d’une centaine de publications ? A l’époque du rideau de fer imaginait-elle qu’il serrera les mains des ambassadeurs et des diplomates français, créera une association française et sera le guide omniscient à un grand nombre d’amis français pour partager avec eux son amour pour la langue française et pour l’Ukraine.

Cinquante ans plus tard il se rappelle encore son émotion quand il a reçu par poste son premier livre en français commandé à Moscou – le roman de Guy de Maupassant « Fort comme la mort ». Un des rares élèves, il possédait le Grand Dictionnaire de Français de Ganchina qui, lui aussi, a été commandé à Moscou. Les élèves de l’école secondaire, surtout les filles, le regardaient avec un certain respect et adoration quand, lors de la récréation, il déployait son journal français – « Nouvelles de Moscou », l’unique édition de presse en français, accessible en URSS à laquelle Taras a été abonné. La passion pour la langue française l’a aidé de gagner tous les concours et olympiades scolaires en français, entrer et faire de brillantes études à l’Université de Lviv. D’ailleurs c’est là qu’il a rencontré les premiers Français dans sa vie qui n’étaient personne d’autre que Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir (en 1963 durant leur périple à travers l’URSS ils participaient aux rencontres avec les étudiants). En 1970 pendant son premier voyage en France il fait connaissance de Marc Chagall dont l’autographe il garde précieusement jusqu’aujourd'hui.

Après ses études supérieures à la chaire de français il n’a jamais cessé d’approfondir ses connaissances. Le goût pour les langues étrangères et la persévérance l’ont toujours poussé au perfectionnement. Aujourd’hui il parle couramment le français, l’anglais, l’allemand, le polonais, le roumain et le russe. Le destin lui a donné l'opportunité de partager ces sentiments et qualités avec les étudiants : déjà une quarantaine d’années qu’il enseigne à l’Université de Tchernivtsi. Et cette année Taras Ivassioutine a reçu le titre le plus prestigieux de pédagogue en Ukraine – Personnalité émérite de l’Education Nationale.

La littérature française devient son sujet de recherche principal. En 1983 il soutient une thèse de doctorat intitulée « Jean-Baptiste Molière dans les relations littéraires franco-ukrainiennes ». Sans fausse modestie, on peut affirmer qu’aujourd’hui il est un des chercheurs les plus compétents en lettres modernes françaises en Ukraine. Romain Gary, Andreï Makine, Irène Némirovsky, Pierre Michon, Sylvie Germain, Nancy Huston et beaucoup d’autres auteurs français ont attiré son attention scientifique. Membre de l’Association Paul Celan (écrivain qui est originaire de Tchernivtsi) et délégué de l’Ukraine à l’Association Européenne François Mauriac, il prend fréquemment part aux colloques internationaux et publie ses écrits dans les revues scientifiques (il est auteur de 23 articles uniquement en français). Les voyages à travers la France, les rencontres avec des écrivains et des chercheurs français et étrangers, toute son expérience des découvertes et des échanges a contribué au développement des liens littéraires franco-ukrainiens dont il s’agissait dans sa thèse.

Les voies de français l’amèneront également au Canada, en Belgique, en Italie, en Slovénie, en Pologne et en d’autres pays du monde. Directeur du département de français de l’Université de Tchernivtsi (1995-1999), il se fixe un objectif de nouer des relations internationales avec une université française. En avril 1998 l’accord de coopération entre l’Université de Metz et l’Université de Tchernivtsi a été signé. Grâce à lui les étudiants ukrainiens et français ont obtenu la possibilité de faire leurs études et préparer leurs mémoires dans une université étrangère, les professeurs sont invités à donner des cours à l’université « jumelée».

Vu l’évolution des relations avec la France une idée de donner vie au comité d’initiative de l’Alliance Française de Tchernivtsi a surgi dans l’esprit de son futur président. En 2000 cette idée est devenue réalité grâce à son élan et les efforts de son équipe qu’il a su réunir autour de lui. Les annuelles journées de la Francophonie et le Printemps français, l’accueil des hôtes français, l’organisation des rencontres, des voyages d’échanges culturels et linguistiques, des projets franco-ukrainiens, les liaisons avec les organismes représentant la France sur le territoire de l’Ukraine et distribution d’informations, la mise en contact des différents organismes français et ukrainiens, les différentes activités culturelles et surtout la promotion de la langue et de la culture françaises sont les axes principaux des activités de l’association dirigée par Taras Ivassioutine. Du reste, il en parle lui-même dans l’article « Francophonie en Ukraine : un concept en évolution » publié dans la revue « Le Français dans le monde » (2002).

Ainsi, au moyen de la langue française en particulier, les relations internationales deviennent une seconde vocation de Taras Ivassioutine. Ce n’est peut-être pas par hasard qu’actuellement il est directeur du département des langues étrangères qui prépare les spécialistes justement en relations internationales. La « diplomatie de peuple » qu’il exerce depuis plusieurs années a largement contribué au fait qu’aujourd’hui les Ukrainiens connaissent mieux la France et les Français ont découvert l’Ukraine. Toujours généreux, sociable, attentionné, prévenant, médiateur entre les différentes générations, il est nommé par ceux qui le connaissent « ministre de relations humaines ». Avec son épouse Irène, également professeur de français, il est toujours prêt à aider, à conseiller, à partager les moments heureux et difficiles.

En plus du talent pour les langues et la communication, la nature a offert à Taras Ivassioutine le penchant pour la musique. Dès son plus jeune âge la chanson l’a guidé dans la vie. Encore étudiant, il a chanté à l’Opéra de Lviv et plus tard au théâtre estudiantin de Tchernivtsi. Les chansons de Piaf, de Montand, d’Adamo et d’autres artistes français dans son interprétation impressionnent, touchent, bouleversent. Cet homme qui aime la vie et les gens essaie toujours de monter la fête autour de lui et une chanson française lui vient en aide :

Sous le ciel de Paris

S'envole une chanson

Elle est née d'aujourd'hui

Dans le cœur d'un garçon

Le récit du parcours fabuleux d’un enfant d’une famille à sept fils d’une petite ville ukrainienne Koloméa et l’évocation de certaines réalisations de cette personne et personnalité remarquable sert aussi à témoigner comment la langue française a concouru à construire un destin. Un destin heureux. Taras Ivassioutine ne cache pas le secret de sa réussite : « Le français est mon ami fidèle qui ne me trahit jamais».